LEPETIT Jean-François, Homme de marché, Economica, 2002.

De l’année zéro à la marchéisation de l’économie en passant par le long processus de modernisation institutionnel et d’innovations financières qui ont caractérisé ces quarante dernières années en France, J.-F. Lepetit témoigne, avec une expérience consommée, des transformations de la sphère financière, son fonctionnement et son rôle dans l’économie. Et surtout, dans les trois derniers chapitres de son ouvrage, il nous livre ses réflexions sur les risques du métier, l’évolution de la régulation d’un point de vue institutionnel face aux innovations, en France et en Europe, et les pro et les contra de la marchéisation de l’économie.

A cet égard, il se montre particulièrement soucieux vis-à-vis de ce qu’il considère comme la « colonisation » extrême de l’économie par la sphère financière et son corollaire, l’externalisation de ses risques vers les agents économiques dont les épargnants. Outre la richesse de son récit en tant que professionnel engagé de la finance, les réflexions de Jean-François Lepetit sur les risques de marché et leurs nouvelles formes de gestion et de régulation revêtent un intérêt tout particulier pour notre profession dans la mesure où il vient d’être récemment nommé président de la COB et que la loi sur la future autorité des marchés financiers est encore en chantier… Si son livre semble refléter, au premier abord, un point de vue plutôt rétrospectif sur les évolutions des marchés, dans les faits ne constitue-t-il pas la trame d’un programme de travail pour le régulateur dans les années à venir, où celui-ci continuera de promouvoir, nous l’espérons, les innovations souhaitables ? Une façon de naviguer de l’avant pour ce marin accompli !